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Titre : Journal d’un écrivain en pyjama 
Auteur : Dany Laferrière
Date : 2013
Nombre de pages : 313

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  • Le résumé

Dany Laferrière décide de s’adresser aux lecteurs à travers ce journal. Il passe en revue sa façon d’écrire, ses réflexions sur le monde de la littérature sous son point de vue d’écrivain.

  • Ce que j’en ai pensé

Je ne pensais pas du tout à ce livre quand j’ai commencé à lire des romans de la rentrée littéraire. Mais en lisant un article de presse, je me suis dit que cela pouvait être drôlement intéressant!
Il est d’ailleurs impressionnant de voir le nombre de livres de la rentrée littéraire 2013 que j’ai lu cette année! C’est bien la première fois que j’en lis autant!

Comme beaucoup de grands lecteurs, j’aime les livres qui parlent d’écriture et de livres. C’est toujours très agréable à lire. On aime savoir comment les autres lisent, pourquoi (c’est d’ailleurs pour cela en partie qu’on fait et qu’on lit des blogs littéraires).

Mais étrangement, ce qu’il nous dit de ces livres ne me donne pas du tout envie de les lire…c’est assez particulier et même dommage, mais bon, j’ai suffisamment d’autres livres à lire comme ça…
Par contre, il nous parle avec passion de ses auteurs préférés et ça, cela me donne envie de les lire!

Il a soulevé plusieurs points auquel je suis tout à fait d’accord et le plus marquant est sûrement celui-ci :

Le narrateur n’est pas toujours l’auteur. Il faut arrêter de dire ça tout le temps, les opinions d’un personnage n’ont pas toujours à être celles de l’auteur. Inutile n’insister là-dessus dans les interviews et de l’obliger à se justifier pendant des heures sur une phrase qu’il fait dire à un de ses personnages. Sinon, il faut redéfinir le sens de la fiction! Il est vrai que quand je regarde des interviews ou bien des émissions littéraires, cela m’agace de voir l’auteur passé au crible pour certaines opinions de ses personnages.

Il nous donne la « formule magique » pour écrire : il n’y en a pas. Chacun écrit à sa façon, il n’y a aucune règle possible.

J’ai aussi beaucoup aimé ce qu’il dit sur les bons lecteurs, qui tentent de devenir des écrivains et qui n’y arrivent pas. Etre écrivain ne se fait pas en un jour et pour certaines personnes, cela ne se fait jamais. Il faut avoir le courage de rester juste un « bon lecteur » et de ne pas se transformer en « mauvais écrivain ».

J’ai aussi apprécié ce qu’il dit sur un thème particulièrement tabou : le plagiat. Il nous explique (et je suis assez d’accord avec lui) que depuis la nuit des temps, on raconte de toute façon les mêmes histoires, les mêmes thèmes, mais du point de vue et d’un style différent par chaque auteur. Trouver une idée vraiment originale est très rare, voir impossible.

Par contre, je le trouve très sévère avec Daniel Pennac. L’idée de ne pas continuer un livre parce qu’il ne nous plait pas est loin d’être « mièvre ». Et ce n’est pas parce qu’on « jette un livre par la fenêtre » qu’on finira par ‘jeter la lecture ».
C’est tout à fait faux! Parfois, je sens que le livre ne va pas me plaire au début de ma lecture : Avant, je me forçais à le finir et je m’ennuyais pendant de longues heures…maintenant, je n’ai plus d’état d’âme.
Si un livre ne me plait pas, je lui laisse une chance et si cela ne marche pas, j’arrête. J’ai suffisamment de livres à lire comme ça. Ce livre n’était tout simplement pas pour moi.

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Un essai plutôt intéressant, j’ai passé mon temps à prendre des citations! Je le conseille vivement pour les lecteurs qui aiment les livres sur le monde de la littérature.

  • Extraits

Une fois n’est pas coutume, je vais citer trois extraits :

Ecrire est une cérémonie très étrange où l’écrivain fait semblant d’être seul tout en sachant qu’une foule invisible et silencieuse se tient dans la même pièce. 

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Nous vivons dans une culture de bruit et de cynisme où l’on croit qu’il faut en mettre plein la vue pour attirer le chaland, alors que ce qui semble manquer, c’est un peu de candeur. 

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L’ennui expose, de manière obscène, ce temps vide situé entre deux moments intenses. Cet ennui permet la contemplation. C’est un luxe que peut s’offrir la littérature, et pas le journalisme. C’est un temps aristocratique, un temps qu’on ne cherche pas à combler. C’est cela que je vois dans Tolstoï et qui n’existe pas dans la littérature d’aujourd’hui. De toute façon, le lecteur, pressé de vivre, n’en veut pas. C’est sa plus grande influence sur l’écriture.