Étiquettes

, , , , , ,

Voici un auteur que je ne connaissais pas du tout…grâce à un de mes collègues (le même qui m’avait fait découvrir ) j’ai pu emprunter trois de ses livres d’un coup!

Une petite biographie :

Pierre Jourde est un écrivain et un critique littéraire français né en 1951. Il enseigne la littérature et est connu pour plusieurs de ses écrits.
Il a aussi bien écrit des pamphlets, des essais que des romans. Il a tient également un blog depuis quelques années sur le site du Nouvel Observateur. Voici le lien.

J’ai été assez stupéfaite. Comment est-ce que je n’ai pas entendu parler de lui avant? J’ai vraiment beaucoup apprécié ces écrits et je compte lire tout ce qui me tombe entre les mains et qui porte son nom.

Je trouve que Pierre Jourde est un auteur particulièrement intelligent et lucide avec la société. J’ai également beaucoup aimé son style d’écriture, que je trouve très accessible et agréable. Vraiment je ne peux que remercier vivement mon collègue, c’est une découverte 100% réussie.

J’ai donc lu pour le moment trois de ses écrits, mais dans cet article, je ne vais en critiquer que deux  :

  • Le Jourde & Naulleau
  • C’est la culture qu’on assassine

———————————-

Titre : Le Jourde & Naulleau
Date : 2004
Nombre de pages : 280

IMG_0395J’ai donc commencé ma découverte avec le livre « le Jourde & Naulleau ».
Qu’est-ce que c’est? C’est un pamphlet sur la littérature contemporaine et les médias!

Prenant comme exemple l’ouvrage Le Lagarde & Michard, Pierre Jourde et Eric Naulleau en créé une version de la littérature contemporaine.

Mais alors que le Lagarde & Michard a été écrit pour rassembler les plus grands auteurs des derniers siècles, ici monsieur Jourde rassemble ceux qu’il considère comme les…moins bon.
On retrouve donc pèle-mêle Marie Darrieussecq, Marc Levy, Alexandre Jardin, Patrick Besson, Camille Laurens, Anna Galvada, Bernard-Henri Lévy, Philippe Labro, Christine Angot ou encore Philippe Sollers…(et j’en oublie sûrement!)

Les oeuvres de ces auteurs sont donc présentés, avec des extraits commentés (afin de bien saisir tout ce que le texte dit) et il y a même des exercices de style et de compréhension à la fin (avec corrections!) comme dans le Lagarde et Michard.

Et franchement, c’est très très drôle!

Bien évidemment les chapitres des auteurs que je connaissais et dont je voyais à peu près le style me parlaient plus…Je me suis bien ennuyée devant des auteurs comme Patrick Besson ou Frédéric Badré, alors que je me bidonnais (oui bidonner, il n’y a pas d’autres mots) devant ceux de Marc Levy ou Anna Gavalda. C’est assez méchant, il faut l’avouer, mais totalement jouissif! Particulièrement les exercices à la fin de chaque présentation d’auteurs. Ils ont vraiment dû s’amuser en l’écrivant, moi en tout cas, je me suis bien amusée en le lisant!
Je le déconseille par contre pour ceux qui aiment énormément les auteurs cités. Ils s’en prennent vraiment plein la figure!

Extrait :

Il s’agit d’un extrait du chapitre de l’auteur Florian Zeller. Pierre Jourde cite un passage du livre « les amants du n’importe quoi » puis le commente dans une note :

« J’ai pénétré dans cette ville dans une complète soumission au hasard. Des accidents insignifiants décidaient de mon chemin : le vide d’une place, la silhouette d’une femme, le mystère d’une ruelle. C’est ainsi que je comptais capturer des fragments de la beauté romaine.¹ »

¹Ce passage est resté célèbre par son originalité. L’auteur y va résolument à contre-courant de tout ce qui a toujours été écrit, en littérature, sur la manière de découvrir une ville. 

——————————————————————-

Titre : C’est la culture qu’on assassine
Date : 2011
Nombre de pages : 284

Pierre-Jourde-interview-C’est-la-culture-qu’on-assassine

J’ai continué ma découverte avec ce essai.

Et j’ai continué à beaucoup apprécier cet auteur : Franchement, j’ai été passionnée, j’avais tout le temps envie de continuer ma lecture! Il est très agréable à lire, tout en étant pas de la littérature trop facile et simple.

Ce livre est constitué de chroniques que l’auteur a écrit sur son blog du Nouvel Observateur, sur des thèmes de société, comme l’école, la politique, l’économie et bien évidemment, la culture.

Donc ce livre est découpé en grands thèmes. Et dans ces grands thèmes, il y a une série d’articles, articles semblables aux blogs qu’on fréquente.

Ici, la littérature n’est pas au centre, loin de là! Elle ne forme qu’un chapitre parmi d’autres sujets d’actualité.

D’ailleurs, je vous mets tout de suite le lien vers son blog du Nouvel Observateur, si vous voulez en lire plus : Blog de Pierre Jourde : Confiture de culture

On retrouve dans cet assemblage de critiques le même ton que dans « Le Jourde & Naulleau », c’est-à-dire l’ironie.
Pierre Jourde sait la manier à la perfection, on peut au moins dire ça! Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvée devant une plume aussi vivante, aussi piquante et sèche!

Bien évidemment, comme pour « Le Jourde & Naulleau », il n’épargne rien ni personne. Mais j’ai souvent eu l’impression de lire ce que beaucoup pense mais n’osent pas dire, de peur de se prendre des foudres bien-pensantes.

Je me suis retrouvée dans plusieurs de ses positions. Quelques exemples…

– J’ai l’impression que maintenant, les critiques littéraires parlent plus de l’auteur en lui-même que du texte. Et franchement, moi, je m’en moque de l’auteur. De ce qu’il aime manger, avec qui il partage sa vie…Cela ne m’intéresse absolument pas. C’est pourquoi aux salons littéraires, il faut vraiment que cela soit un auteur très très important à mes yeux pour que j’aille demander une dédicace (par exemple Daniel Pennac ou Luis Sepulveda)
Je trouve qu’un retour aux textes et aux textes seulement serait vraiment bénéfique!

– Les réformes des concours d’enseignements qui tendent plus à créer des fonctionnaires que des professeurs, ainsi que l’enseignement qui s’appauvrit d’années en années…c’est vraiment dommage, surtout avec toutes les réformes qui nous bombardent continuellement depuis quelques années!

– La pauvreté flagrante des chaines et des émissions de la télévision…C’est bien simple, moi, j’ai arrêté de la regarder. Cela ne m’intéresse plus du tout, je préfère plutôt lire que de zoner devant la télé! J’ai lu il y a quelques mois un autre livre qui en parle ON/ OFF, très bien lui aussi!

– La désinformation des médias…qui peuvent s’amuser à nous faire croire ce qu’ils veulent, qui ne cherchent à faire que des scoops, du grandiose ou choquant, plutôt que de parler des véritables sujets plus compliqués certes, mais bien plus passionnants!….

Vraiment, je me suis souvent retrouvée dans ces articles, au point de ne jamais vouloir m’arrêter! J’ai donc réellement apprécié ma lecture!

  • Extrait

A quoi bon s’échiner à réformer l’école et l’université ? Tout le travail éducatif est saccagé par la bêtise médiatique, la bouffonnerie érigée en moyen d’expression, le déferlement des valeurs de l’argent, de la consommation, de l’apparence et de l’individualisme étroit diffusées par la publicité, ultime raison d’être des grands groupes médiatiques. Le véritable éducateur d’aujourd’hui, c’est TF1.

————————————————-

Une fois ces deux essais terminés, je pense que je vais essayer de lire un où deux de ses romans, histoire de voir si le style me plait toujours autant! Pour le moment en tout cas, c’est une belle découverte!