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Titre : Dressez haut la poutre maîtresse, charpentiers (VO : Raise high the roof beam, carpenters)
Auteur : J.D. Salinger
Date : 1959
Nombre de pages : 260

9782221116715

  • L’intrigue

Pour bien comprendre ces deux nouvelles, voici quelques informations :
La famille Glass est la famille qui apparaît dans un grand nombre des nouvelles de Salinger. Ces nouvelles ont d’abord été publiés dans un journal « The New Yorker », avant d’être rassemblés et publiées en tant que monographies.

Dans ce livre, deux nouvelles ont été rassemblées : « Dressez haut la poutre maitresse, charpentiers » et « Seymour : une introduction ».

Ces deux nouvelles concernent plus spécifiquement Seymour est l’ainé de la famille. Le personnage se marie en 1942 et finit par se suicider plusieurs années plus tard en 1948.

Le narrateur des deux nouvelles est le cadet de la famille « Buddy », qui est le personnage qui représente Salinger dans ses nouvelles. Le suicide de son frère l’a beaucoup affecté et il écrit régulièrement sur celui-ci.

La première nouvelle est le compte-rendu du mariage de Seymour. Buddy est le seul membre de la famille Glass à pouvoir s’y rendre. Quand son frère ne vient pas et que la cérémonie est annulée, il se retrouve seul, face à la famille de la mariée dans un taxi.

La deuxième nouvelle est un portrait de Seymour vu par Buddy. Vouant une admiration sans borne à son frère ainé, il tente de nous le décrire, aussi bien physiquement que du point de vue de son caractère.

  • Ce que j’en ai pensé

Autant le dire tout de suite, je suis une grande admiratrice de Salinger.
Découvert il y a environ trois ans avec « L’attrape-cœur » que j’avais beaucoup apprécié, il avait achevé de me conquérir avec « Franny et Zooey », deux nouvelles que j’avais trouvé absolument incroyables et qui ont pris leur place dans mon top 15.

J’économise les textes qu’ils me restent à lire de cet auteur, j’ai trop peur de me rendre compte que je n’aurais un jour, plus rien à lire.

J’ai énormément de mal à dire pourquoi j’aime cet auteur…quand j’ai commencé ce livre-là, c’était comme manger une de mes friandises préférées!
Je me suis aussitôt plongée dans le style, que je trouve formidable. Il est dur, les portraits sont criants de vérités : Il a une perception très aigue des personnages, elle est honnête, personne n’est tout à fait détestable ni parfait (j’en retire cette impression, en tout cas).

Le plus incroyable est que dans ces nouvelles (surtout pour la deuxième), il ne se passe pas grand-chose, voir rien du tout. Et pourtant, je suis restée concentrée, j’ai ralenti ma lecture, je ne voulais pas le finir trop vite…parce que finalement j’adore « l’écouter » parler, raconter sa vie et être incroyablement bavard.

On dirait que Salinger s’amuse beaucoup dans cette partie, il prend souvent à parti le lecteur, le prévient qu’il va faire énormément de digressions (il en fait tout le temps !) des grands détours, d’aller et venue dans le textes, parler de petits détails…et même si parfois, je trouvais qu’il en faisait vraiment trop, c’était un véritable plaisir !

La deuxième nouvelle est une sorte de monologue, d’hommage et de déclaration d’amour qu’il fait à son frère. Certains passages étaient très touchants, d’autres très drôles. Il donnait envie de le connaître ce Seymour, comme tout le reste de la famille Glass d’ailleurs.

A travers ces deux nouvelles, il a essayé d’expliquer quel genre d’homme était son grand frère. Il parle à peine du suicide de celui-ci, mais plutôt de toute la période avant, son enfance et les premières années dans l’âge adulte.

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 Je l’ai dit, j’ai du mal à parler de cet auteur et de ses œuvres et j’aurais même du mal à dire pourquoi j’aime Salinger. Je suis incapable de mettre des mots sur mes émotions.

Je déconseille aux novices de commencer avec les nouvelles, mais plutôt avec « L’attrape-cœur ». S’ils aiment ce petit roman, ils aimeront le reste.
Quant à ceux qui connaissent déjà, ou ils ont adoré et ils n’auront pas besoin d’encouragement, ou ils n’ont pas du tout aimé et il leur faudra alors passer leurs chemins. C’est un autre fait sur Salinger : ou on n’aime pas du tout, ou on adore. Il y a rarement des demi-mesures chez les personnes que je connais qui l’ont lu.

  • Extrait

Si seulement tu pouvais te redire chaque fois que tu vas t’asseoir à ta table de travail que tu as été un lecteur bien avant d’être un écrivain! Met-toi cette idée dans la tête, assieds-toi, ne bouge plus et demande toi, en tant que lecteur, quelle œuvre Buddy Glass préférerait lire si son cœur lui en dictait un choix. Ce que tu feras ensuite, c’est une chose terrible, mais si simple que je parviens à peine à y croire en l’écrivant. Tu t’assieds tout simplement, sans honte et tu écris cette œuvre toi-même.