Étiquettes

, , , , ,

Titre : Des fleurs pour Algernon (vo: Flowers for Algeron)
Auteur : Daniel Keyes
Date : 1959
Nombre de pages : 251

  • L’intrigue

Charlie est un jeune homme attardé mental qui accepte de devenir cobaye dans une expérience réalisée par des scientifiques : le but est de devenir intelligent.  Les deux savants ont déjà appliqué ce traitement à une souris, Algernon dont l’intelligence s’est retrouvé décuplée.
Et l’expérience fonctionne : Charlie se découvre une intelligence incroyable : il a alors accès à un monde dont il avait toujours été exclu.

  • Ce que j’en ai pensé

J’ai eu énormément de mal à faire cette critique…Cela fait pourtant plus de deux semaines que j’ai lu le livre.

Tout d’abord, il faut savoir que je n’aime pas énormément la science fiction… ce n’est pas un genre qui me plait. Après plusieurs essais, j’ai plutôt décidé d’abandonner ce genre. Si j’en lis, c’est parce qu’on me les conseille vivement.

Celui-ci c’est une excellente amie, Missbouquinaix qui me l’a conseillé.

Ce livre est incroyable. Ce livre est très désagréable…Et oui, il est les deux à la fois! Et ça du début à la fin…

Le pauvre Charlie passe sa vie isolé et seul…sans vrais amis ni famille…

Dans les premières pages du roman, c’est le lecteur qui se rend compte que Charlie est victime de moqueries et d’abus tous les jours, par les personnes qu’il pense être ses amis. Lui est tout content quand il les voit et ne s’aperçoit pas qu’on se moque ouvertement de lui.
Ces passages là sont assez abominables à lire, puisqu’il nous parle de la chance qu’il a d’avoir ses amis-là alors qu’on se rend bien compte qu’il est constamment tourné en ridicule.

Puis, plus on avance dans les pages et plus l’intelligence vient et c’est à son tour de se rendre compte qu’on se moquait de lui tout le temps…ça aussi ce n’est pas très plaisant à lire…la perte de sa naïveté et son arrivée brutale dans le monde réel!

[Attention, je dévoile la suite ]

Puis son intelligence croît et il se retrouve au dessus des autres, qu’il prend tous pour des imposteurs (eux qui semblaient tellement intelligents avant!) et il est seul, aussi seul qu’il l’était au début, avant son opération…seulement cette fois-ci, il en a conscience!

Et pour terminer en beauté, il finit par se rendre compte qu’il va perdre son intelligence, tout son savoir et qu’il retournera à son état premier, comme au début, voir pire encore (puisqu’Algernon finit par mourir).

Non vraiment, ce roman est assez déprimant. La fin,(quand il a à nouveau perdu toute son intelligence, mais que parfois il se rappelle que quand même, un jour, il l’avait été,) est déchirante.

Il se rend surtout compte que l’intelligence ne fait pas le bonheur. On dirait qu’il est devenu intelligent si vite qu’il n’a pas pu développer les autres traits de son caractère comme la gentillesse, la compréhension, la bonté…et donc il n’arrive toujours pas à s’intégrer dans le monde…mais à ce moment là, il ne veut plus vraiment le faire.

Certes il est devenu intelligent. Mais pour son entourage, il est aussi devenu détestable. Plus personne ne l’aime et lui est tellement amer de découvrir qu’on s’est moqué de lui toute sa vie qu’il refuse de faire réellement des efforts pour changer de caractère.

Le style est assez particulier, puisque c’est Charlie le narrateur et que tout le roman est constitué de ses comptes rendus.

Il réalise ses comptes rendus à la demande des docteurs, afin qu’ils se rendent compte au jour le jour de ses progrès.
Donc le début est assez laborieux…son orthographe est entièrement phonétique, certaines phrases n’ont aucun sens…

Essayez de lire plus de trois pages comme cela, c’est assez éprouvant! On ne peut pas s’empêcher de s’arrêter dans sa lecture et d’essayer de remettre la phrase à l’endroit et de corriger les fautes d’orthographe!

Ce qui est impressionnant, c’est de voir petit à petit les progrès de Charlie, avant même que celui-ci ne s’en aperçoive.

Puis à la fin, l’orthographe recommence lentement à se détériorer…il ne respecte plus les accords, la ponctuation et les dernières pages sont comme celle du début. Les cercle est complet !

La question est : quel est le message de ce livre? Ne peut-on pas être heureux quand on est supérieurement intelligent? Doit-on prendre à la lettre la phrase « Heureux sont les simples d’esprit car le royaume des cieux leur appartient ! »?

Je pense tout simplement qu’il y a un équilibre. Un équilibre que Charlie, avide de connaissances et de savoirs a refusé de prendre en compte. Il n’a pas eu « l’intelligence » de s’apercevoir qu’amasser du savoir ne rendait finalement pas vraiment heureux et qu’il y avait autre chose.
Il était tellement obnubilé par le vœux d’être à tout prix intelligent qu’il est passé à coté de l’essentiel.

—————————————————

Je n’ai eu qu’une seule envie : terminer ce livre le plus rapidement possible et essayer de ne pas trop y penser, tellement il m’a mise mal à l’aise.
Et pourtant, ce roman est incroyable! C’est un roman qu’on devrait tous lire au moins une fois dans sa vie. Mais que c’est triste…du début à la fin, c’est d’une telle tristesse…Il y a un tel sentiment de gâchis à la fin!

  • Extrait:

Comme c’est étrange que des gens qui ont des sentiments et une sensibilité normaux, qui ne songeraient pas à se moquer d’un malheureux né sans bras, sans jambes ou aveugle, n’aient aucun scrupule à tourner en ridicule un autre malheureux né avec une faible intelligence.