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Titre : Le Lys dans la vallée
Auteur : Honoré de Balzac
Date : 1836
Nombre de pages : 310

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  • L’intrigue

Félix de Vandenesse décide de raconter à la femme qui l’aime – et qui le presse de lui expliquer pourquoi il a toujours l’air mélancolique – son passé.
Sous forme de lettre, sa confession le ramène à sa jeunesse et à son amour pour Madame de Mortsauf. Une Contesse aussi belle que bonne et aussi vertueuse que mariée…
Il la rencontre lors d’un bal et cherche à la revoir après. Commencera alors une histoire d’amour aussi tragique qu’impossible…

  • Ce que j’en ai pensé

Ma première lecture d’Honoré de Balzac date…j’avais 14 ans, on était en 2004 et j’ai lu d’affilé pour l’école Eugénie Grandet et Le Père Goriot. Et j’avais vraiment beaucoup aimé.

J’ai toujours eu envie de découvrir ces autres livres-phares et j’ai donc été assez contente de voir sortir ce roman de la Book-Jar pour le mois de décembre!

Mon édition date un peu, elle est toute cornée et jaunie, mais j’aime bien la couverture. C’est assez drôle de se dire qu’on pourrait qualifier ce roman d’un roman épistolaire, puisque tout n’est finalement qu’une trèèèèèès longue lettre.

Je n’ai pas été déçue par cette lecture, mais je n’ai pas particulièrement passé un excellent moment. Encore un roman parfait pour la catégorie « Ni agréable, ni désagréable ». Je suis d’ailleurs ravie de savoir enfin de quoi ce roman parle et de pouvoir du coup, en parler quand il est question de Balzac.

Mais…mais mais mais, Mme de Mortsauf…Félix de Vandenesse…

Je sais bien que les époques changent, les mœurs et les principes aussi, mais franchement quoi…franchement!!

Mais quelle bande de têtes à claque Nom de nom! J’ai rarement eu envie d’entrer à ce point-là dans un roman pour secouer nos deux personnages principaux.

Il y a Félix qui trouve en Blanche aussi bien une belle femme qu’une mère de substitution (est-ce pour cela qu’il ne franchit jamais vraiment le pas? Il résiste finalement bien au désir qui reste brûlant mais inavouable)

Félix est finalement un personnage bien pathétique. A cause de son enfance et de sa jeunesse, il n’arrive pas à passer le cap de l’âge adulte et se retrouve englué dans une passion vive mais impossible avec une figure de mère. Je ne suis pas absolument persuadé qu’il ait réellement vu Henriette autrement que comme une « mère » après le bal, lui qui en a toujours manqué. En gros, j’ai eu l’impression de me retrouver face à un gros cas d’Œdipe. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’il assouvira ses « besoins » avec une autre femme, qui a déjà eu plusieurs amants et qui n’a rien d’une « maman ».

Alors que pour Henriette, je trouve cela bien plus complexe. Elle l’aime, mais ne peut / veut pas l’aimer. Elle voudrait pouvoir suivre ses convictions, mais ne peut s’empêcher de se consumer de jalousie et de tout faire pour le garder près d’elle « pur » comme elle. Elle se persuade qu’elle ne l’aime que d’un amour maternel, mais franchement n’y arrive absolument pas, on sait bien que c’est loin d’être le cas, on le sent dans ses phrases, ses gestes. C’est finalement un personnage très intéressant et dont l’évolution est passionnante, même si elle m’a déçue sur la fin.

Encore une fois, je le dis, je n’ai pas pu « étudier » ce roman, je l’ai juste lu. Et bien évidemment, on a une toute autre perception du roman. J’ai dû rater énormément de choses, de détails, de petits points. Ce que je livre, c’est mon ressenti du roman, pas une vérité.

J’aime toujours autant l’écriture de Balzac par contre et j’ai adoré me plonger dans les descriptions très réalistes et envoûtantes de la vallée…Cela ne me donnait qu’une seule envie, c’était celle d’y être! Il parait d’ailleurs que c’est largement inspiré de sa vie.

Et il parle toujours aussi bien des émotions et des caractères des êtres humains. J’ai beaucoup aimé cela – même si ces personnages sont insupportables – il y a une certaine sensualité et un désir sexuel présent dans tout le roman – ne serait-ce que la scène de rencontre au bal qui est particulière je trouve – qui est assez étonnant dans un roman de cette époque.

[Attention, je dévoile la fin]

Et finalement, j’ai adoré lire les dernières pages, qui est la réponse de Nathalie de Manerville, la réceptrice de cette bien longue confession (la pauvre!).
Réponse absolument superbe, avec un « largage » en règle et qui fait beaucoup de bien!

En même temps, je ne vois pas très bien comment en se vantant et vantant son amour passé, il espérait vraiment s’attacher à cette jeune fille…il faut vraiment être idiot. Et sérieusement, je pense qu’il l’est. Et il ne se prend pas pour n’importe qui non plus…Bref, ce personnage m’a beaucoup agacé et j’ai donc été ravie de la tournure très brusque de la fin.

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Ce roman ne figurera donc pas dans mes romans préférés de Balzac. Je crois bien que je préférerais toujours Le Père Goriot. Ici, les personnages m’agaçaient beaucoup trop. Dommage.

Il me reste encore plusieurs romans de cet auteur dans ma PAL, j’espère trouver mon bonheur ailleurs!

  • Extrait
La comtesse avait repris son courage et son front serein ; mais son teint trahissait ses souffrances de la veille, qui étaient calmées sans être éteintes. Elle me dit le soir, en nous promenant dans les feuilles sèches de l’automne qui résonnaient sous nos pas : – La douleur est infinie, la joie a des limites. Mot qui révélait ses souffrances, par la comparaison qu’elle en faisait avec ses félicités fugitives.
– Ne médisez pas de la vie, lui dis-je : vous ignorez l’amour, et il a des voluptés qui rayonnent jusque dans les cieux.