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Titre : Mudwoman
Auteure : Joyce Carole Oates
Date : 2013
Nombre de pages : 576

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  • L’intrigue

Avril 1965. Une petite fille est jetée et abandonnée dans la boue d’un marais pour y mourir par sa mère folle. Elle ne doit son salut qu’à un homme simple d’esprit qui passait par là et qui l’a sauvé.
Adopté par un couple de quackers et renommé Meredith Ruth, la petite fille est bien décidée à méritée son sort et à aller de l’avant.

2003. Meredith Ruth, brillante professeure de philosophie dans les universités les plus prestigieuses, a été nommé Présidente d’une grande université. C’est la première fois qu’une femme accède à ce poste. Alors que la guerre en Irak est éminente, M.R. commence son nouvel emploi avec beaucoup d’énergie. Mais un voyage sur ses lieux d’origine, au lieu de lui apporter des réponses, la plonge dans les questions sans réponses de son enfance.

  • Ce que j’en ai pensé

Ce roman fait partie du Prix des lectrices 2014 et a été choisi par George. Je la remercie vivement pour son choix qui me permets de découvrir un roman de Oates!

En voyant le temps avancer et les livres du prix des Lectrices toujours pas lus, j’ai décidé de piocher dans ma PAL pour avancer un peu et finir avant  octobre prochain!
Je me suis donc décidée pour ce roman. J’ai déjà lu deux livres d’Oates : un roman jeunesse Un endroit où se cacher que j’avais bien aimé et un recueil de nouvelles Le musée du Dr Moses que j’avais moyennement aimé.

J’ai lu ce roman sur ma liseuse. Lecture agréable, il faut vraiment que je prenne plus l’habitude de lire sur ma liseuse! C’est un vrai plaisir de lire dessus.

J’ai mis un petit moment à le lire. Il m’a angoissée en fait! Moi qui vit plutôt intensément mes lectures, je sentais que plus on avançait dans le roman, moins elle allait bien. J’avais assez peur de ce qui allait lui arriver!
C’est assez désagréable. Je préférais donc les chapitres qui avaient lieu dans son enfance, que je dévorais à toute vitesse et je lisais bien plus lentement les chapitres où elle était présidente de l’université.

J’ai trouvé tout de même que Oates fait beaucoup de digressions. Il faut savoir suivre parfois! Cela partait parfois dans tous les sens! C’était souvent passionnant, mais il y en a tout de même beaucoup trop! Et le nombre de fois qu’il y a des parenthèses! C’est impressionnant! Je pense que c’est le seul reproche que je puisse faire à ce livre.

Quand à sa noirceur…je ne peux pas réellement le lui reprocher. Quand on connait l’auteure, on sait qu’elle ne fait pas dans le joyeux. Je ne m’attendais donc pas à une belle histoire heureuse!

Ce roman est constitué de deux histoires : celle de Mudgirl, son enfance et celle de Mudwoman, l’année 2002/2003. On suit ces deux histoires en parallèle, on comprend certains faits dans l’une grâce aux explications dans l’autre. Ces deux histoires se complètent en fait.

Jedina, Jewell, Mudgirl, Meredith Ruth, Merry, MR, Mudwoman…Tous ses personnages, une seule personne. C’est impressionnant. Pas étonnant que cette femme ait un souci psychologique!
Mudwoman est tout de même l’histoire d’une femme très seule et qui n’a pas réussi à surmonter les traumatismes de son enfance : elle n’arrivait pas à se débarrasser de la boue de son surnom : Mudwoman.

Il y a plusieurs grandes parties dans ce roman : Tout d’abord, M.R. apparaît comme une femme très forte, exceptionnelle, excellente travailleuse, avec une énergie inépuisable. Et lentement monte l’épuisement qui l’a mènera jusqu’à la limite de la folie, pour enfin tout reprendre sur de nouvelles bases. Elle affronte ses « démons » pour enfin tourner le dos à tout ça.

La chronologie du livre n’a pas été toujours tout à fait claire pour moi (et pourtant, on nous donnait des dates au début des chapitres! mais même avec ça, j’ai eu du mal parfois) et la frontière entre réalité/ fantasmes (rêves, hallucinations…) non plus (cela m’a souvent manqué ça!)

La vision qu’Oates donne des Etats-Unis, en particulier des coins un peu éloignés des grandes villes, n’est pas flatteuse du tout. Ce n’est pas joyeux du tout! C’est sale, malsain, déprimant, noir…Mais cela a l’air incroyablement réel. Il y a aussi des réflexions très actuelles sur la guerre, la position des Etats-Unis, le poids des partis conservateurs…franchement, elle ne me donne absolument pas envie de mettre les pieds là-bas!

J’ai beaucoup aimé Konrad, le père adoptif de R.M. C’était vraiment un personnage attachant, assez surprenant. M.R. en elle-même ne m’a pas inspiré grand chose. J’ai préféré le personnage enfant!

[Attention je parle de la fin]

J’aurais bien voulu voir Merry annoncer à ses parents qu’elle n’allait pas rester à Carthage, mais partir et ne pas suivre le schéma qu’ils avaient imaginé pour elle.

Je reste tout de même un peu sur ma faim…j’aurais voulu avoir plus de réponses, mieux comprendre ce qui est arrivé, avoir plus de détail. Dommage. Mais la fin me plait tout de même, je la trouve assez optimiste. Elle a enfin pris la décision de faire face, elle est mieux préparée, plus protégée et je pense qu’elle va s’en sortir.

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Un roman assez intéressant, qui fut une lecture plutôt agréable (du moins attentive et suivie) et que je suis contente d’avoir découverte. J’ai maintenant hâte de lire ses romans Les chutes » et « Blonde » que j’ai dans ma PAL, même si je ne vais pas m’y mettre tout de suite.

Je remercie encore une fois George pour cette découverte!

Extrait

Elle avait un faible pour les hommes d’une intelligence exceptionnelle – ou, du moins, d’une intelligence supérieure à la sienne. Pour ne pas avoir à dissimuler la sienne. 

lu sur ma liseuse

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